Collimation: réfracteur contre réflecteur

Pourquoi discute-t-on la collimation surtout à propos de télescopes (à miroir) et non pas pour les lunettes ? En fait, les lunettes doivent aussi être collimées (à l'usine). Mais elles perdent très rarement la collimation, et si elles doivent vraiment être collimées, il faut souvent chercher un spécialiste, car l'amateur ne dispose pas des instruments nécessaires (sauf peut-être lorsqu'il s'agit d'un achromat à deux lentilles que l'on peut collimer avec un "Cheshire").

 

 

Ce n'est pas sorcier que de collimer un Newton, mais ...

 

 

il y a le fameux "offset" (décalage) ! Dès que quelqu'un parle de collimation sur un forum, il s'en suit une discussion complètement inutile et interminable sur ce fameux "décalage" qui ne fait rien d'autre que de perturber les jeunes astrams qui veulent collimer. Taper "collimation de Newton" chez Google et vous verrez. Mais ne vous laissez surtout pas décourager par toutes ses discussions abominables et inutiles. La vérité est que l'on n'a même pas besoin de penser à ce décalage, ni avant, ni après le collimage et encore moins d'acheter des instrument complémentaires électroniques chèrs, comme des "lasers" (qui ne permettent que de règler très exactement le basculement final, ce qu'on peut faire tout aussi bien "à l'étoile", mais absolument pas d'effectuer la collimation de base) et les "concenters" et je ne sais pas quels noms ils ont encore. Cette discussion est tout simplement déclenché par la "ignorance humaine" (les gens refusent de reconnaître que l'axe du mirroir principal d'un Newton ne doit pas coïncider avec l'axe du tube; cela ne rentre pas dans leur cerveau), par les vendeurs qui désirent vendre chèrement leurs instruments de collimation ainsi que par leurs lobbyistes, les fanatiques de technique électronique et les photographes qui ont trop d'argent.

 

Je ne peux donc pas éviter de vous expliquer d'abord ce fameux "décalage". Mais si vous voulez directement collimer, n'hésitez pas à sauter tout ce (long) chapitre qui suit, et suivez directement mes instructions sur la collimation plus bas, ... vous n'y perdriez absolument rien.

 

 

C'est donc quoi le "offset" ?

 

Le mirroir secondaire est oval et fixé dans un angle de 45° au milieu du tube. Il résulte des lois de la physique et de l'optique que si l'on regarde - p. ex. par le porte oculaire - dans un mirroir oval penché à 45°, le mirroir oval apparaît parfaitement rond (comme un cercle).

 

L'"offset" résulte maintenant du fait que les rayons de lumière provenant du miroir primaire sont refletés "plus tard" vers le porte-oculaire, lorsqu'ils ils arrivent "en haut" du secondaire que lorsqu'ils arrivent "en bas". Le chemin des rayons passant par le haut est donc plus long avant réflexion au secondaire et plus court après réflexion vers le porte-oculaire que celui des rayons arrivant en bas du secondaire (pour lesquels l'inverse est vrai).

 

Il en résulte "un décalage" du centre de reflexion du faisceau de lumière. Si l'on collime exactement sur le centre du secondaire (secondaire parfaitement rond), on risque donc que quelque petits rayons du faisceau lumineux ne soient plus "captés" par le secondaire et retournent vers l'espace sans rejoindre l'oculaire / la caméra fixé au porte-oculaire (voir ligne rouge sur l'image ci-contre).

 

En visuel, cet effet (de la perte de quelques rayons de lumière) est absolument impossible à remarquer et en photographie, on n'en a pas vraiment besoin de ces rayons non plus. Toutefois, les photographes ne voulant absolument pas perdre un seul rayon, ... la discussion se déclenche. Mais ce n'est pas tout: même si l'on se met dans la position des photographes, la discussion est toujours fausse et "à côté de la plaque", car en effectuant la collimation fine à l'étoile (ce qu'il faut faire de toute façon), on attrappe toujours et automatiquement, par le basculement final du secondaire (et ensuite du primaire), ces rayons de lumière, même en visuel (voir plus loin).

 

 

En pure théorie, il existe deux possibiltés pour corriger cet "offset": soit par décalage "méchanique" en déplaçant (de 2 ou 3 mm) l'araignée du miroir secondaire ou le secondaire lui-même (collage non-centrique), soit par un basculement "synchronisé" du miroir secondaire et du miroir primaire de 0.01° (le secondaire restant au centre de l'axe du tube). Voir ces deux images :

 

(a) miroir secondaire ou araignée déplacé (le secondaire n'est plus sur l'axe du tube):

http://www.marty-atm.de/Offset.gif

(b) basculement du secondaire par rapport à l'axe du tube (il reste sur l'axe du tube):

http://www.marty-atm.de/Offset01.gif

 

Pour mieux comprendre, l'on peut s'imaginer (voir le schéma simplifié à gauche) qu'à l'intérieur du "vrai" tube se trouve un second tube "fictif" (autour de l'axe centrale du mirroir primaire) qui n'est pas dans l'axe du "vrai" tube, car collimé (via le secondaire) sur l'axe du porte-oculaire dans un angle qui ne représente plus 45°, mais 44,99° seulement. (Les angles dans l'image du second lien ci-dessus sont complètement exagéré en ce qui concerne la déviation (0.01°) pour mieux démontrer l'effet; voir aussi la ligne courbée au-dessus du mirroir principal dans le second lien qui représente sa nouvelle position). Ce basculement fin du secondaire (et ensuite du primaire) est obtenu au moment de l'ajustement final de la collimation à l'étoile.

 

 

... Et maintenant pour l' "ignorance humaine"

 

 

Les deux images dans les liens ci-dessus sont issues d'un fil de discussion sur astronomie.de de 2004 dont les contributeurs sont tous des sommités parmi les astrams (ATM) de l'époque (e.a. Heiner Otterstedt et Binoviewer et plein d'autres). La discussion conclut que le déplacement mécanique de l'araignée / du secondaire (image 1) pour obtenir l'"offset" est simplement inutile (il s'agit de 2-3 mm (!) pour un Newton 12" f/5) et ne fait même pas de sens en photographie et/ou pour un Newton de f/4 et plus court, ... et en tout cas jamais en visuel (voir: contribution n° 29 comme conclusion intérimaire, - la discussion continue cependant par après, car beaucoup ne veulent pas le croire - et encore la contribution n° 39). L'"offset" est toujours réglé de manière correcte, automatiquement et définitivement, seulement par le basculement (image 2) du secondaire et ensuite du primaire de 0.01° lors de la collimation finale à l'étoile (même si l'on a essayé - inutilement - de régler l'offset déjà auparavant avec des instruments électroniques ou en collant le secondaire de façon déplacé).

 

Par ailleurs, il est prouvé dans la discussion que le basculement du primaire et du secondaire (et du faisceau réel des rayons de lumière) par rapport à l'axe du tube n'a aucun effet sur l'image au focus (pas de distorsion de l'image, pas d'astigmatisme) et que l'on peut collimer correctement tout en laissant le porte-oculaire en angle droit par rapport au tube (voir la position du porte-oculaire d'un "Low-Rider"). Un effet de "Schiefspiegler" n'existe pas, car l'axe optique reste perpendiculaire (en angle droit) par rapport au miroir principal (ce qui n'est pas le cas pour un "Schiefspiegler"). Vu que le diamètre du tube est plus grand que le diamètre du mirroir principal, le faisceau basculé de (seulement) 0.01° ne peut pas non plus produire de vignettage.

 

Mais encore aujourd'hui, 20 ans après, ces faits ne sont pas acceptés, car personne ne veut admettre que le faisceau provenant du primaire (son axe) ne doit pas nécessairement être dans l'axe du tube. Cela ne veut tout simplement pas rentrer dans le cerveau des gens!

 

 

Donc:

 

 

Une inclinaison du secondaire ne représentant pas exactement un angle de 45° par rapport à l'axe du tube ne pose aucun problème tant que les axes centrales du porte-oculaire et du miroir primaire se rencontrent quelque part au milieu du secondaire (qui est complètement plat: donc angle d'incidence d'entrée = angle d'incidence de sortie). On collime d'abord de façon plus ou moins exacte (secondaire complètement rond en regardant dans le porte-oculaire) sur le centre du secondaire (collimation de base), mais la collimation fine finale (à l'étoile) conduit automatiquement (!) au fait que le point de croisement des axes optiques du miroir prinicpal et du porte oculaire soit légèrement décalé par rapport au pur centre du secondaire (= "offset").

 

Il s'en suit d'une part, qu'après collimation, l'axe optique du miroir principal ne correspond plus exactement à l'axe central du tube et d'autre part, que le secondaire (qui reste positionné avec son centre sur l'axe du tube) n'est pas orienté exactement dans un angle de 45° par rapport à l'axe du miroir principal, mais dans un angle de 44.99°.  Mais cela n'a aucune conséquence sur la vue ou l'image dans l'oculaire ou la caméra.

 

Par conséquent, tout ce débat autour de l'"offset" n'apporte qu'une seule chose: des grands bénéfices aux vendeurs sur la vente d'instruments (électroniques) chers de collimation, comme des "Laser", "Concenters", etc. Auprès de l'observateur débutant qui veut collimer son Newton, elle ne provoque - outre des coûts d'achat élevés - que de la perturbation totale !

 

Si vous vous voulez et devez collimer, commencez donc tout simplement à faire la collimation de base selon mes indications plus bas et faites le reste lors de la finalisation de la collimation à l'étoile !

 

 

 

 

Ouff ... on arrive à la collimation

 

 

 

Malgré toutes ces discussions, il est parfois nécessaire de collimer un télescope à miroir, soit parce qu'on possède un Newton (Dobson) "pliable" qu'il faut collimer avant chaque utilisation, soit parce qu'on veut nettoyer son miroir principal après quelques années d'utilisation. C'est la raison pour les explications qui suivent.

 

Comment savoir si l'on doit collimer ?

 

 

C'est très facile ! On prend une étoile brillante, en grossissant fortement, de préférence l'étoile polaire, car elle ne bouge pas, et la défocalise légèrement (!); c'est égal si vers l'intérieur ou vers l'extérieur. Si les anneaux noirs et jaunes que l'on voit à l'intérieur du disque sont à peu près concentriques autour du "trou noir" au milieu (l'ombre du secondaire), tout est bon. Si cependant l'image du disque ressemble à l'image ci-contre, il faut collimer ! Le "trou noir" doit être au milieu ! On peut effectuer cette collimation directement à l'étoile, à condition qu'elle ne bouge pas trop (ce qui est le cas pour l'étoile polaire). Attention: il faut mettre l'étoile polaire au centre du champ; si l'on la met en (extrême) bordure du champ, la coma (voir en bas de page du lien) du miroir parabolique d'un Newton (surtout si c'est un à f/d court) peut faire ressembler (ce n'est pas le même phénomène !) l'étoile défocalisée à l'image montrée, même si la collimation est bonne.

 

Identifier les vis à tourner et "figer" la position de l’œil

 

 

 

 

 

On n'a besoin d'aucun instrument pour collimer.

 

Regardons l'image ci-dessous: le but est d'avoir un secondaire complètement rond au centre des deux cercles (violets) formés par l'entrée et la sortie du porte-oculaire. Il faut surtout comprendre que les 4 vis derrière le secondaire fonctionnent un peu comme la rotule ("boule") sur un trépied photo. En desserrant (d'abord) légèrement la vis centrale (turquoise), on peut obtenir les mouvements suivants:

  • Monter ou descendre tout le secondaire (avec son support) le long de l'axe du tube (droit/gauche sur l'image).
  • Tourner le miroir secondaire en entier autour de son axe en le tenant par son support noir (violet clair sur l'image).
  • Et finalement, desserrer la vis centrale permet encore d'actionner les trois vis qui l'entourent dans un autre but: faire basculer le secondaire pour bien le centrer au centre du porte-oculaire (dont haut/bas sur l'image).

 

En regardant dans le porte-oculaire (PO), il faut d'abord s'orienter et surtout ignorer complètement le miroir principal (représenté par le cercle rose dans l'image) et reconnaissable aux 3 pinces de fixation au bord. La manœuvre de collimation consiste à 90% de régler la position du secondaire par rapport au porte-oculaire, le primaire n'ayant aucune importance au départ.

 

Si le miroir principal dérange (et c'est vrai qu'il peut déranger un peu, si l'on n'est pas habitué), on peut mettre un tissu dans le tube pour le cacher (que l'on peut récupérer après en retournant le tube). Ou alors on enlève complètement le primaire.


Ensuite, on doit s'assurer que l'on regarde vraiment dans le centre du porte-oculaire: il faut impérativement positionner son œil de manière à ce que les cercles d'entrée et de sortie du PO soient concentriques l'un par rapport à l'autre ! Attention à l'ombre qui peut se montrer à droite ou à gauche selon la position du tube par rapport à la source de lumière. Et il faut bouger le PO (le rentrer le plus souvent) et régler la distance de notre œil du PO de sorte que les deux cercles concentriques du PO ne soient pas trop distancés du secondaire. Sinon on aura du mal à bien voir s'il est vraiement centré. Cette procédure de placement correct de l’œil doit être répétée chaque fois qu'on a quitté sa position devant le PO, p. ex. pour tourner une vis du secondaire. ... On s'y habitue vite.

 

Si vous pensez "ne pas avoir l’œil" pour le faire (mais vous l'avez !) vous pouvez aussi utiliser un petit "instrument" pas cher pour collimer. On n'a pas besoin d'un laser. La bonne vielle boîte de pellicule 24x36 fait facilement l'affaire (il faut couper le fond de la boîte avec un coûteau / cutter et percer un petit trou exactement au centre de son couvercle; vous pouvez aussi coller du papier blanc à l'intérieur du couvercle ou peindre l'intérieur en blanc pour avoir plus de lumière dans le porte-oculaire). Ou alors vous achtetez ceci. Sur leur utilisation, voir dans le lien plus bas sur cette page (collimation d'un Cassegrain pur). Ou alors on investit dans un oculaire "Cheshire" (sans lentilles, donc pas cher; et encore moins, si usagé) que l'on peut aussi utiliser pour collimer un réfracteur (un achromat à 2 lentilles, pas un apochromat à 3 lentilles ou plus). Dans ce (dernier) cas, il est cependant conseillé d'enlever le réticule en fil de fer et tirer du fil de pêche (nylon) à travers les trous de fixation, car sinon il est difficile de voir la cible, tellement le fil de fer est épais.

 

 

 

Maintenant, allons-y vraiment !

 

 

 [Afin de mieux pouvoir comparer texte et l'image, je copie ici à droite l'image d'en haut].

 

Finalement, on desserre donc un peu la vis centrale derrière le secondaire et bouge le secondaire avec les trois vis autour:

  • vers le haut (lorsqu'on regarde dans le PO) en serrant / rentrant la vis en bas sur l'image;
  • vers le bas en serrant / rentrant la vis en haut (ces deux premières opérations ayant pour but d'égaliser la distance tout autour du secondaire par rapport à l'anneau intérieur du PO), et finalement
  • vers l'avant / l'arrière par rapport à notre œil (pour mettre le secondaire dans an angle de 45° et obtenir un secondaire parfaitement rond) avec la 3e vis (cachée derrière la vis centrale sur l'image).

 

 

Le cas échéant, l'on doit desserrer un peu plus la vis centrale et / ou les 2 autres vis non-centrales. A la fin de chaque manoeuvre, il faut en principe resserrer la vis centrale. La collimation du secondaire est terminée s'il apparaît parfaitement rond et centré par rapport aux anneaux du PO. (Ne vous inquiétez pas, si l’œil reflété n'est pas à 100% centré, ça viendra plus tard avec le réglage du primaire).

 

Et ne pas oublier qu'un secondaire oval peut aussi (et même souvent) venir du fait que son support ne soit pas correctement tourné dans son axe: tourner donc tout le support du secondaire = la partie noire (violet claire sur l'image) "en dessous" des 3 vis extérieures (qu'il ne faut pas toucher, si possible) après avoir dévissé légèrement la vis centrale.

 

Autant pour le secondaire !

 

 

 

 

... Et enfin le miroir principal

 

 

 

 

Il ne reste plus qu'à régler le miroir principal avec les 6 vis au fond du tube: 3 pour pousser ou tirer (selon le modèle du télescope) et 3 vis de fixation (voir la prochaine image (Newton) un peu plus bas sur cette page). Ne plus toucher aux vis du secondaire ! Pour que la collimation du télescope soit parfaite, les trois pinces du primaire doivent également être concentriques par rapport au reste, si l'on regarde dans le PO.

 

 

 

*

 

 

Test à l'étoile

 

 

 

Ensuite on doit contrôler le tout encore à l'étoile. Le test à l'étoile est étonnamment précis (comparé aux méthodes de test optiques chères). Un Monsieur au nom de Suiter a même écrit tout un livre sur ce test. On l'effectue à l'étoile polaire, car celle-ci ne bouge pas (pourquoi devrait-elle ?). Pour savoir comment faire, voir les images de Thierry Légault (deuxième étape seulement !; les instructions de Thierry sont pour un Schmidt-Cassegrain) au milieu de sa page (ou encore le pdf ici): ... en grossisant fortement et en défocalisant l'étoile (polaire) un peu, le "trou noir" au milieu du disque avec les anneaux doit être vraiment bien centré.

 

 

Pour les autres télescopes à miroir (Schmidt-Cassegrain, Maksutov), on procède de manière similaire. Vous trouverez ici des instructions de collimation pour un Cassegrain (pur). Si vous utilisez un "Cheshire" (qui ne coûte pas cher), voici encore un super-tuyau (que j'ai utilisé sur un achromat). En général (pas pour tous), la collimation d'un autre télescope à miroir est un peu plus facile que sur le Newton, car le secondaire n'est pas en angle droit, mais parallèle au primaire.

 

 

 

 ***

 

 

 

Digression: Taille du secondaire et distance secondaire - point focal

 

 

 

 

 

Et encore une indication ayant pour but de calmer la crainte de la collimation.

 

Le faisceau des rayons de lumière provenant de tout le mirroir primaire (rayons roses sur l'image) se réduit pour un Newton de 150/750 (f/d 5) sur le secondaire à un cercle de plus ou moins 20 mm (= 100*150/750; théorème de Thales ; ... pour des focales plus longues c'est encore moins).

 

Par ailleurs, l'observation visuelle se fait normalement au centre du champ. Si l'on suit le faisceaux des rayons d'un petit objet céleste (la galaxie) arrivant en parallèle (car venant de l'infini) du mirroir primaire jusqu'au point focal (rayons verts), le faisceau se réduit de plus en plus. Sur le secondaire, où les rayons sont reflétés vers l'extérieur du tube, l'image virtuelle de la galaxie est donc encore beaucoup plus petit que les 20 mm (je ne parle pas de la galaxie d'Andromède, qui a 3,5° dans le ciel, mais cela s'applique également à la pleine lune avec ses 0.5°). Si donc cette petite image sur la surface du secondaire (qui est complètement plat, donc non courbé ou parabolique comme le miroir primaire) est légèrement décalé, cela n'a que très peu, voire aucune influence sur la vision de l'objet. (En bordure du champ vers laquelle le point de l'"offset" est décalé, la lumière des étoiles devient un peu plus faible, mais les étoiles ne disparaissent pas).

 

Il y a vraiment beaucoup de place pour que l'axe du porte-oculaire et celui du miroir primaire puissent se rencontrer sur le secondaire, car, pour satisfaire les souhaits des photographes (champ illuminé à 100% jusqu'au bord), les secondaires des Newtons "passe-partout" commercialisés aujourd'hui sont beaucoup plus grands que nécessaire pour le visuel (47 mm = 31% d'obstruction au lieu de 30 mm = 20% d'obstruction pour un Newton 150/750), bien qu'il soit largement connu qu'une grande obstruction détériore le contraste. Thierry Legault dit que "une obstruction de 20% n'est pas visible en visuel, mais qu'une obstruction de 33% l'est clairement".

 

Pour mon Newton 12" f/5, un secondaire de 17% d'obstruction suffit (voir l'image à droite et le 2e article, celui de Alan Adler, dans le dernier pdf tout en bas de la page de ce lien vers Sky&Telescope; ... le logiciel "SEC", qui va avec l'article, est d'ailleurs superbe, on peut le faire marcher avec DOSBox *). Le fait qu'un secondaire plus grand soit placé "plus bas" dans le tube (dans le faisceau de lumière se rétrécissant) conduit par ailleurs aux "tourelles de porte-oculaire", car le point focal est placé plus à l'extérieur du tube. Si l'on utilisait pour le 150/750, dont on discute ici, un porte-oculaire court, on arriverait à une distance secondaire-focale ("L") de 6" = ~15 cm (on peut encore arriver à moins). On pourrait alors utiliser un secondaire de 33 mm avec obstruction de 22%. Toutefois cela n' intéresse personne, ... tellement tout le monde est fixé sur la photo.

 

* Essayez ce logiciel; il est vraiment bien: télécharger "SEC" et DOSbox et installer DOSbox, créer un raccourci vers DOSbox.exe sur le bureau, cliquer droit ce raccourci  et aller sur "Propriétés". Dans la fenêtre qui s'ouvre remplacer le chemin du premier champ par le texte (long) suivant (avec guillements et distances + noconsole):

"C:\Program Files (x86)\DOSBox-0.73\dosbox.exe" "C:\[chemin vers SEC.exe]\sec.exe" -noconsole.

Cliquer sur le raccourci pour exécuter SEC. Puis, séparé par une virgule, insérez le diamètre de votre miroir en pouces et le f/d.

 

En haut et à droite vous voyez le résultat  pour mon Dobson 12" f/5 et le Newton 6" f/5 pour divers diamètres du petit axe du secondaire en pouces et pourcent d'obstruction, ainsi que l'illumination. La ligne verticale du milieu est pour un oculaire de 1.25" (champ maximal), le bord droit pour un oculaire de 2".  Lire (!) l'article de Alan Adler qui va avec le logiciel (2. article dans le pdf): 50% illumination en bordure de champ d'un oculaire de 2" réduit la magnitude des étoiles en bordure de seulement 1 mag; A. Adler dit que l'on ne le remarque pas. ("L" est la distance secondaire-point focal en pouces; c'est la variable la plus importante du calcul; voir le 1er article de Gary Seronik dans le pdf).

 

 

 

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Il ne me reste qu'à parler de l'usage ou non de filtres en astronomie visuelle.